Les contreplaqués français
Le matériau contreplaqué se décline en une multitude de panneaux qui présentent des caractéristiques particulières. Ces particularités résultent d'une savante alchimie entre les performances technologiques conférées au panneau par le process industriel et l'essence de bois utilisée. Pour autant le process industriel, pour performer et être à même de garantir la fiabilité des contreplaqués fabriqués, doit être optimisé sur l'ensemble des étapes de fabrication. Cette optimisation passe par la spécialisation de la ligne de production sur une seule essence de bois. En France, trois essences sont majoritairement utilisées pour la fabrication du contreplaqué brut : l'Okoumé, le Peuplier, le Pin Maritime.
L’okoumé
L’okoumé
Zone d’approvisionnement : Gabon, Congo et Guinée Équatoriale
L’okoumé est une essence de bois tropicale, majoritairement récoltée dans le bassin du Congo (Gabon , Congo et Guinée Équatoriale). Les industriels français s’approvisionnent quasi exclusivement au Gabon, un partenaire historique particulièrement exigeant en termes de gestion durable de sa ressource forestière. C’est à partir de cette essence que les premiers contreplaqués français ont été fabriqués au début du XX° siècle. A l’époque, il s’agissait de valoriser les ressources et l’okoumé présentait les propriétés idéales pour un matériau résistant et léger. Depuis, le Gabon a construit son indépendance en développant ses relations avec la France et l’Europe, notamment à travers le co-partenariat avec les industriels. Notons que la préservation de la ressource forestière n’est pas un vain mot au Gabon : le Plan Gabon Emergent en est une des expressions (voir rubrique Aspects environnementaux).
Type : feuillu tropical
Provenance des bois : Gabon (et Bassin du Congo)
Caractéristiques générales : bois léger (densité 0,4 à 0,5), homogène, surface régulière
Couleur : rose clair à rose sombre
Intérêt particulier : se prête très facilement au déroulage
Grain : fin à moyen
Usages de prédilection : applications extérieures et usages décoratifs
Au niveau mondial, l’aire de répartition de l’Okoumé est essentiellement concentrée sur le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Sud-Ouest de la République du Congo. Avec plus de 13 millions d’hectares de surface productive, le Gabon est le pays qui concentre la grande majorité de la production d’Okoumé en Afrique. Le potentiel forestier gabonais annuel est de 1,5 millions de m3 et peut être porté d’ici à 20 ans à 2 millions de m3 en tenant compte d’un accroissement supérieur au prélèvement effectué (source « ETUDE DIAGNOSTIC ET PROSPECTIVE DU SECTEUR FORET-BOIS DU GABON », FRM, février 2014).
La politique de gestion durable des ressources forestières menée par le Gabon couplée avec un engagement fort des principaux acteurs forestiers de la filière bois gabonaise permettent de garantir une pérennité de la ressource bois Okoumé dans le temps.
Cette gestion durable est notamment rendue possible par une connaissance fine de la ressource forestière permettant une planification des prélèvements à effectuer en forêt afin d’assurer une bonne reconstitution de la forêt et créer des conditions favorables à sa régénération. Dans les faits, chaque concession forestière est aménagée, c’est-à-dire découpée en zones annuelles de coupe dont le calendrier d’exploitation est déterminé de façon à maintenir une production annuelle en quantité et par essence constante. Depuis 10 ans, une part sensible des bois d’Okoumé du Gabon a d’ailleurs obtenu une écocertification forestière.
Les producteurs français de contreplaqué ont par ailleurs développé depuis plus de 30 ans des partenariats industriels stratégiques au Gabon pour assurer leur approvisionnement en Okoumé. Conscients des enjeux liés à la pérennité des écosystèmes forestiers forêts et tout particulièrement d’une essence comme l’Okoumé, les producteurs français de contreplaqué privilégient cette collaboration avec les acteurs forestiers de la filière bois gabonaise et veillent particulièrement à la régénération des forêts.
Ce fort engagement de tous les acteurs de la filière bois franco-gabonaise permet aujourd’hui la conformité de l’ensemble des contreplaqués Tout Okoumé aux exigences du Règlement Bois de l’Union Européenne (cf Lecontreplaque.com/règlementation), rempart européen contre l’exploitation illégale des forêts et clé de voute d’une gestion responsable et durable des approvisionnements en bois.
Le peuplier
Le peuplier
Zone d’approvisionnement : ressource localement disponible (France)
Le peuplier est une essence à croissance rapide, que l’on trouve abondamment sur le territoire. Intérêt pour la fabrication du contreplaqué, il présente une excellente aptitude au déroulage. Le peuplier est à l’origine du développement de l’industrie du déroulage, et notamment pour la fabrication des emballages légers. L’industrie du contreplaqué s’est concentrée en Poitou-Charentes, pour deux raisons : les nombreuses plantations de peupliers présentes dans le Marais Poitevin et la proximité avec le Port de la Palisse.
Léger et présentant une couleur blanche caractéristique, le contreplaqué de peuplier est plus généralement utilisé dans l’emballage ou l’agencement, bien que l’évolution des technologies lui ouvre des portes vers les utilisations en extérieur (voir NF contreplaqué EXTERIEUR CTB-X).
Type : feuillu tempéré
Provenance des bois : ressource localement disponible (France)
Caractéristiques générales : densité 0,4 à 0,45
Couleur : blanc
Intérêt particulier : croissance rapide (18-25 ans)
Grain : fin
Usages de prédilection : emballage, ameublement
Le pin maritime
Le pin maritime
Zone d’approvisionnement : ressource localement disponible (France)
L’utilisation de pin maritime pour la fabrication de contreplaqué remonte aux années 1970.
Le ratio performances/poids typique des résineux destine tout particulièrement ce type de contreplaqué aux applications structurelles dans le bâtiment (contreventement dans les maisons à ossature bois, planchers porteurs, poutres en I…). On le retrouve aussi dans l’industrie de l’emballage industriel et la caisserie.
Usiné façon lambris, il est utilisé en habillage intérieur de parois et sa bonne résistance aux attaques biologiques permet son utilisation en bardage.
Type : résineux tempéré
Provenance des bois : ressource localement disponible (France)
Caractéristiques générales : densité 0,53 à 0,55
Couleur : jaune rosé
Intérêt particulier : croissance relativement rapide (30-50 ans)
Grain : moyen à grossier
Usages de prédilection : construction, usage en structure, revêtement extérieur
APPROVISIONNEMENTS
RBUE et légalité
En Europe, la mise sur le marché de bois ou produits à base de bois est soumise au Règlement sur le Bois de l’Union Européenne (RBUE) applicable depuis le 3 mars 2013. Ce règlement vise à bannir du marché communautaire le bois et les produits dérivés issus d’une récolte illégale.
En conséquence, les entreprises européennes ont l’obligation d’apporter la preuve (procédure de « Due Diligence ») de la légalité des bois qu’ils mettent sur le marché et de développer un système de traçabilité sans faille. Ces exigences s’appliquent à tous les bois et produits à base de bois, quelle que soit leur provenance (locale ou d’importation).
Essences locales
Les forêts françaises offrent une ressource abondante et renouvelée aux industriels du contreplaqué, aussi bien en résineux (avec le pin maritime) qu’en feuillus (avec le peuplier, qui fut la première essence déroulée). Pin maritime comme peuplier sont en grande majorité issus de plantations éco-certifiées, garantissant une gestion durable des forêts.
D’autre part, les transports entre cette ressource et sa transformation sont réduits à leur minimum puisque les usines sont implantées à proximité de leur ressource principale afin de mieux contrôler la chaine d’approvisionnement (l’échelle maximale étant en général la région : Aquitaine et Poitou-Charentes).
Essence exotique
Au-delà des essences locales, les fabricants français mettent en œuvre une essence exotique, l’okoumé, provenant majoritairement du Gabon. Cette essence, particulièrement appropriée à la fabrication de contreplaqué, représente un quart de la ressource forestière gabonaise (estimée à 22 millions d’hectares). Il se renouvelle par auto-régénération, ce qui va de pair avec une exploitation raisonnée de la ressource. Cette exploitation est donc soumise à des règles extrêmement strictes, qui ont été pionnières en matière de gestion durable du patrimoine forestier.
Une phrase résume à elle seule cette gestion exigeante : 1 arbre prélevé par hectare, tous les 20 ans…
- Des forêts éco-certifiées : contrôle et garantit la gestion durable et le renouvellement des forêts gabonaises exploitées.
- Des exploitants sous programme forestier CFAD (Concession Forestière sous Aménagement Durable) : garantie d’une exploitation de la forêt respectant l’environnement et preuve d’une éthique sociale et économique bénéfique au Gabon.